Le saviez-vous ?

Les chimères de Notre-Dame de Boulogne : gardiennes du sacré

16/9/2025
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3 minutes
Chimères narthex

Les chimères, gardiennes discrètes de la maison de Dieu

En franchissant le seuil de la basilique Notre-Dame de Boulogne, l’œil attentif remarquera un détail intrigant : le dallage est bordé de carreaux figurant des chimères. Ces créatures fantastiques, mi-réelles, mi-imaginaires, veillent silencieusement sur les entrées.

Une iconographie héritée du Moyen Âge

Dans l’art médiéval chrétien, les chimères – au même titre que les gargouilles ou les monstres sculptés dans la pierre – sont omniprésentes. Leur fonction première est décorative : l’artiste y déploie son imagination en combinant traits d’animaux, d’humains et de créatures mythiques. Mais elles ne sont pas que caprices esthétiques : leur place, toujours aux seuils (portails, fenêtres, dallages), les désigne comme figures liminaires, à la frontière entre l’extérieur et l’intérieur.

Une signification symbolique et spirituelle

Du point de vue de l’iconologie, les chimères traduisent un message spirituel : elles représentent le mal, le chaos, les forces obscures qui rôdent au-dehors. Mais leur présence sur le seuil de l’église a une fonction protectrice : elles forment une barrière symbolique, rappelant que le fidèle qui entre dans la maison de Dieu laisse derrière lui les ténèbres pour entrer dans la lumière.

Ainsi, ces créatures terrifiantes remplissent une mission paradoxale : montrer le danger pour mieux rassurer. Leur difformité souligne par contraste l’ordre et l’harmonie que l’on trouve dans l’espace sacré.

Les chimères, entre peur et fascination

Le Moyen Âge n’opposait pas systématiquement le fantastique et la foi. L’imaginaire des chimères stimulait la curiosité autant qu’il éveillait la crainte. On leur reconnaissait parfois une dimension apotropaïque – c’est-à-dire la capacité à éloigner les forces maléfiques. Comme des gardiens aux visages effrayants, elles dissuadaient le mal de franchir le seuil.

À Notre-Dame de Boulogne

Les chimères représentées dans le carrelage de la basilique s’inscrivent dans cette tradition. Entourant le dallage, elles rappellent que chaque entrée de l’église est un passage symbolique : celui du monde profane au monde sacré. À travers elles, la communauté croyante affirmait sa confiance en une protection divine qui dépasse les simples murs de l’édifice.

Si les chimères protègent la basilique Notre-Dame de Boulogne du mal extérieur en étant présentes à toutes les entrées et dans le baptistère, elles sont aussi présentes tout au long de l’ancienne table de communion au pied du grand autel pour protéger le tabernacle … si le mal était tout de même rentré dans l’église.

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